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Bienvenue sur notre analyse approfondie de « Soit dit en passant: Autobiographie » de Woody Allen. Cet ouvrage offre un aperçu sans filtre de la vie, de la carrière et des pensées de l’un des cinéastes les plus emblématiques et controversés de notre époque. Plongez avec nous dans les méandres de cette autobiographie, de ses jeunes années à ses réflexions sur l’art et les scandales, le tout optimisé pour une compréhension claire et une lecture agréable.
Soit dit en passant : Décryptage de l’Autobiographie de Woody Allen 🎬✍️
L’autobiographie de Woody Allen, « Soit dit en passant » (titre original : « Apropos of Nothing »), publiée en 2020 par Woody Allen, est bien plus qu’une simple chronologie d’événements. C’est un voyage intime à travers l’esprit d’un homme qui se décrit avec une honnêteté brutale, une autodérision constante et une lucidité parfois déroutante. Loin de se lancer dans des « conneries à la David Copperfield », Allen nous offre ses « deux ou trois trucs » sur ses origines, son parcours et les controverses qui ont jalonné sa vie. Cet article se propose de résumer et d’analyser les points saillants de cette œuvre fascinante, en explorant les facettes méconnues et les thèmes récurrents qui animent son récit.
1. Les Racines Brooklynoises et l’Éveil d’un Esprit singulier 🗽👶
Les fondations de la personnalité et de la carrière de Woody Allen sont profondément ancrées dans son enfance à Brooklyn et l’influence de sa famille.
1.1. Une Famille hors du commun 👨👩👧👦
Woody Allen dépeint ses parents comme des figures contrastées et inoubliables.
- Son père : Né à Brooklyn, « quand il n’y avait encore là que des champs », il est décrit comme un personnage haut en couleur : ramasseur de balles pour les Brooklyn Dodgers, arnaqueur au billard, bookmaker, « un Juif de petite taille mais dur à cuire ». Allen mentionne ses chemises « classieuses », ses cheveux noirs gominés à la George Raft. Son père a rejoint la Marine à seize ans, a fait partie d’un peloton d’exécution, et était un « tireur d’élite médaillé, as de la gâchette ». Il a survécu à un naufrage en mer gelée durant la Première Guerre mondiale, étant l’un des trois seuls rescapés à regagner la rive. Après la ruine de son propre père, le père d’Allen a dû travailler dur, conduisant un taxi, gérant une salle de billard et prenant des paris. Il participait même à des courses hippiques louches pour le mafieux Albert Anastasia. Son père est décédé à cent ans, « la crinière argentée toujours aussi fournie et dix dixièmes à chaque œil », et sa devise était « Quand la santé va, tout va ». Il ne laissait jamais aucun souci le perturber.
- Sa mère, Nettie Cherry : Sa rencontre avec son père est un « mystère plus insondable que la matière noire ». Ils étaient « aussi mal assortis que Hannah Arendt et Frank Sinatra », ne s’accordant sur « absolument rien, à part Hitler et mes bulletins scolaires ». Pourtant, ils sont restés mariés « durant soixante-dix ans », probablement pour « laisser libre cours à leur ressentiment ». Allen la décrit comme une « femme merveilleuse ; intelligente, courageuse, pleine d’abnégation », fidèle, aimante et intègre, mais « pas jolie tout de suite ». Il plaisante en disant qu’elle ressemblait à Groucho Marx. Atteinte de démence sénile, elle est morte à quatre-vingt-seize ans, mais n’a jamais perdu son talent pour le « kvetch ». Elle avait cinq sœurs « au physique plus ingrat les unes que les autres », et elle était « sans doute la plus laide de la portée ». Sa mère était obsédée par l’idée qu’il « réussisse dans la vie ».
- Les grands-parents : Le père de son père était un homme d’affaires prospère qui a acheté des taxis et plusieurs cinémas, dont le Midwood Theater où Allen a passé de nombreuses heures. Mais il a tout perdu lors du « Jeudi noir » à Wall Street. Allen raconte une anecdote où il a dupé son grand-père maternel avec une fausse pièce de 5 cents, échangée contre cinq pennies.
- Sa sœur, Letty : Elle est de huit ans sa cadette. Ses parents l’ont préparé à sa naissance de la pire des manières, lui disant qu’il ne serait plus le centre de l’attention et que tous les cadeaux iraient à elle.
- Une enfance choyée : Woody Allen a été « élevé dans une bulle par plusieurs femmes qui m’adoraient, Maman, mes tantes et quatre grands-parents affectueux ». Sa maison était toujours pleine d’oncles, de tantes, de grands-parents et de cousins.
1.2. Éducation informelle et premières fascinations 📚🎨
Allen dépeint un parcours scolaire chaotique et une éducation principalement autodidacte.
- Un QI élevé, des études médiocres : Un test de QI à cinq ou six ans a impressionné sa mère, et il fut recommandé pour une classe de surdoués à Hunter College. Cependant, le trajet quotidien était trop éreintant, et il a été remis à l’école publique, PS 99, qu’il détestait. Il était un élève nul, malgré son QI, allant jusqu’à échouer deux fois en espagnol à l’université.
- L’absence de culture parentale : Ni sa mère ni son père (dont la formation intellectuelle se limitait au baseball, à la belote et aux films de Hopalong Cassidy) ne l’ont jamais emmené au spectacle ou au musée. Il a découvert le théâtre à dix-sept ans et la peinture seul, en « séchant les cours » et en trouvant refuge dans des musées gratuits ou bon marché.
- La fascination pour les gangsters : Le seul livre que son père possédait, « Les Gangs de New York », a engendré chez lui une « fascination durable pour les gangsters, les criminels et les délits en tous genres ». Il connaissait des malfrats comme la plupart des garçons connaissent leurs sportifs favoris.
- L’écriture précoce : Il a su écrire avant de savoir lire. Dès la maternelle, il « inventait des histoires ».
- Le sport : Contrairement aux idées reçues, Allen était un athlète accompli : « champion de course à pied, très bon joueur de baseball », et jouait au basket. Il a même envisagé une carrière dans le baseball. Il regrette encore d’avoir manqué une balle de Drysdale, se réveillant la nuit avec des remords.
- Le jazz : Fan absolu du jazz de La Nouvelle-Orléans, il a commencé à jouer du saxophone soprano, bien qu’il admette être « nul » malgré un entraînement acharné et des performances publiques. Il manque « l’oreille, le ton, le rythme, le feeling ».
- La magie : À sa bar-mitsvah, il a reçu un livre de magie qui a aiguisé son appétit et s’est transformé en « véritable obsession ». Il a compris que les livres de magie étaient plus importants que le matériel tape-à-l’œil, se concentrant sur les exercices de dextérité.
- L’humour : Un spectateur lui a un jour suggéré d’écrire ses blagues. Il a utilisé une machine à écrire volée par son père. Ses premières blagues étaient « vaseuses ». Il a été remarqué par un chroniqueur du Daily Mirror, Nick Kenny, puis par Earl Wilson, la « voix de Broadway ». C’est ainsi qu’il a commencé à être cité dans la presse.
- Le changement de nom : Son nom de naissance, Allan Konigsberg, a été changé pour « Woody Allen ». Il voulait changer de nom pour s’intégrer au show business. Le choix de « Woody » était « totalement arbitraire ».
- Les débuts professionnels : Il a été embauché par l’agence David O. Alber Associates pour écrire des gags pour des célébrités, pour 40 dollars par semaine, une somme considérable à l’époque comparée aux 35 cents de l’heure qu’il gagnait ailleurs. Il produisait environ cinquante gags par jour.
2. De l’Écriture à la Scène : L’Appel du Show Business 🎭📝
Le parcours de Woody Allen dans le show business est marqué par l’influence de mentors, des relations tumultueuses et une quête constante d’expression artistique.
2.1. L’Apprentissage et les Premières Relations 📚❤️
- L’échec universitaire : Il a été renvoyé de New York University après avoir échoué à toutes ses matières, malgré une tentative de rattrapage en été.
- L’influence d’Abe Burrows : Un parent éloigné, Abe Burrows, scénariste et metteur en scène renommé, a joué un rôle crucial. Burrows a pris Allen sous son aile, lu ses sketchs, et lui a donné des leçons essentielles sur l’écriture de comédie, notamment l’importance de dialogues naturels, de ne pas interrompre le récit avec des blagues, et de toujours faire confiance à son propre jugement. C’est Burrows qui l’a encouragé à ne pas rester scénariste pour la télévision mais à se tourner vers le théâtre.
- Le mariage avec Harlene : Il a rencontré Harlene, sa première femme, lors d’un spectacle où il était maître de cérémonie et jouait du saxophone. Elle était jolie, intelligente, musicienne classique et étudiante en théâtre – « beaucoup trop bien » pour lui, ce qui s’est confirmé après leur mariage. Il avoue l’avoir rendue malheureuse et ne pas avoir compris ce qu’était l’amour. Leur premier appartement était un petit studio à 125 dollars par mois, bruyant et minuscule. Harlene, étudiante en philosophie, lui a enseigné cette discipline.
- Les monologues comiques : Il a écrit des monologues pour de nombreux comédiens de cabarets, de télévision et de soirées privées. Il les qualifie de « médiocres » car ils avaient besoin d’écrivains pour être drôles. Les véritables talents, comme Mike Nichols ou Jonathan Winters, créaient leurs propres textes.
- Le travail avec Sid Caesar : Recommandé par Milt Kamen, il a été engagé par Danny Simon, le frère de Neil Simon. Simon a trouvé ses gags « sensationnels » et est devenu un mentor essentiel, lui enseignant les bases de l’écriture comique.
2.2. L’Ascension et les Premières Expériences Cinématographiques 🎥🌟
- La rencontre avec Mort Sahl : Voir Mort Sahl se produire au Blue Angel a été une expérience « époustouflante », qui a « foutu [sa] vie en l’air ». Sahl, un génie comique, a révolutionné la façon dont la politique était utilisée dans la comédie. Allen a longtemps essayé de l’imiter.
- Les débuts sur scène : Son premier essai de stand-up a eu lieu au Blue Angel. Malgré son trac aigu et son repli sur scène, le public a ri, et il a reçu des propositions d’engagement. Cependant, son impresario, Jack Rollins, a refusé les offres, insistant pour qu’il s’entraîne davantage.
- Le passage à la réalisation :
- Quoi de neuf Pussycat ? (1965) : Son premier film, en tant que scénariste. Commandé par Warren Beatty et Charlie Feldman pour 40 000 dollars. Il a écrit un rôle pour lui-même. Il a trouvé que son scénario avait été « mutilé » et avait « honte » du résultat final. Le film fut un succès commercial, mais un échec critique. Il a juré de ne plus jamais faire de cinéma sans un contrôle artistique total.
- Prends l’oseille et tire-toi (1969) : Son premier film en tant que réalisateur, co-écrit avec Mickey Rose. Palomar Pictures lui a donné un contrôle artistique total avec un budget d’un million de dollars. Il avoue n’avoir « aucune idée » de la mise en scène, de la caméra, de l’éclairage. Le film était « raté » à l’origine, mais l’éditeur Ralph Rosenblum l’a « sauvé » en ajoutant de la musique et des scènes coupées. Il fut un succès critique et public.
- Bananas (1971) : Co-écrit avec Mickey Rose, tourné à Porto Rico. Le patron d’United Artists, Arthur Krim, a failli le poursuivre pour escroquerie car le film n’avait rien à voir avec le roman dont ils avaient acheté les droits. Krim est ensuite devenu son fervent soutien et ami.
- La relation avec Louise Lasser : Leur histoire a commencé alors qu’il était encore marié à Harlene. Il la décrit comme une femme magnifique, intelligente et drôle. C’est avec elle qu’il a ressenti pour la première fois ce qu’était l’amour. Cependant, Louise souffrait de « graves troubles mentaux », avec des séjours répétés en hôpital psychiatrique, une « énergie maniaque », et des épisodes de « dépression » et d’infidélité. Ils ont vécu une relation « montagnes russes » pendant huit ans avant de se marier. Elle l’a encouragé à écrire pour le New Yorker.
3. L’Apogée Créative et les Turbulences Personnelles 🏆💔
Les décennies suivantes voient Woody Allen atteindre des sommets artistiques, mais aussi faire face à des épreuves personnelles dévastatrices.
3.1. Succès et Expérimentations Cinématographiques 📽️✨
- Un partenariat fructueux avec United Artists : Arthur Krim, le patron d’United Artists, est devenu un « mécène » et un « ami ». Allen a réalisé quinze films sous son égide, bénéficiant d’une « totale liberté » et d’un « contrôle artistique absolu ». Il affirme avoir été le cinéaste « le moins bien payé de sa génération », travaillant pour un « salaire de misère » pour ne pas faire exploser les budgets.
- Annie Hall (1977) : Initialement intitulé « Anhédonie », puis « Amants » et « Docteur Magouilles ». Il a finalement opté pour « Annie Hall », le nom de naissance de Diane Keaton. Le film a été un succès public et critique, remportant quatre Oscars, dont celui du meilleur film. Allen, indifférent aux récompenses, jouait dans un club de jazz le soir de la cérémonie.
- Intérieurs (1978) : Son premier drame, une incursion dans la « tragédie authentique ». Bien accueilli par la critique, mais il refuse de lire les critiques.
- Manhattan (1979) : Un « immense succès » mondial. Pourtant, Allen n’aimait pas le montage et a proposé à United Artists de réaliser un autre film gratuitement s’ils détruisaient celui-ci. Il n’a pas été nominé aux Oscars, ce qu’il attribue à la possible « vengeance » de l’Académie pour son manque d’intérêt envers les récompenses.
- Zelig (1983) : Un film novateur dans un style documentaire, explorant la conformité et l’acceptation sociale. Le terme « Zelig » est entré dans le langage courant, bien que le sens premier (celui d’une personne qui s’adapte aux opinions d’autrui) soit souvent oublié.
- Hannah et ses sœurs (1986) : Un autre grand succès, avec un casting prestigieux incluant Mia Farrow, Michael Caine, et Dianne Wiest (qui a remporté un Oscar). Maureen O’Sullivan, la mère de Mia, y a également joué.
- Sa philosophie de travail : Il ne regarde « jamais en arrière », ne collectionne pas les souvenirs, et se concentre sur la création. Il se considère avant tout comme un écrivain, appréciant la liberté que cela lui procure. Il affirme n’avoir jamais réalisé un « seul grand film », malgré les moyens et le contrôle absolu dont il a disposé.
3.2. La Relation avec Mia Farrow et ses Drames 💔🎭
La décennie 1980 a été marquée par la collaboration artistique intense avec Mia Farrow, mais aussi par la détérioration progressive de leur relation personnelle et l’émergence de graves accusations.
- Le début de leur histoire : Leur relation a commencé après une lettre admirative de Mia Farrow, qu’il trouvait « très très belle » et lui rappelait Louise. Elle lui a envoyé un livre, et il l’a invitée à déjeuner.
- Une famille nombreuse et complexe : Mia Farrow avait plusieurs enfants adoptés et biologiques. Woody Allen s’est impliqué en tant que figure paternelle pour Dylan et Moses. Il a même adopté légalement Dylan et Moses plus tard.
- Le contrôle de Mia Farrow : Allen décrit Mia Farrow comme une figure autoritaire qui exerçait une discipline « de fer » sur ses enfants, allant jusqu’à des abus physiques et psychologiques. Moses Farrow, son fils, a détaillé comment Mia les « traînait dans l’escalier puis jetait dans une chambre ou un placard », ou enfermait son frère paraplégique, Thaddeus, dans un abri de jardin. Ces témoignages ont été corroborés par des employées de maison. Mia changeait les prénoms de ses enfants arbitrairement.
- Le cas Soon-Yi : Soon-Yi, adoptée par Mia Farrow à sept ans, a été décrite par Allen comme ayant été maltraitée par Mia, notamment des réveils nocturnes pour apprendre l’anglais, des punitions physiques (soulevée par les pieds, secouée) et des menaces d’asile psychiatrique. Mia la considérait comme « irrémédiablement stupide ». Soon-Yi a résisté à Mia et sa décision de vivre avec Allen n’était pas une trahison mais un moyen de s’échapper d’une « affreuse situation ».
- La paternité de Satchel/Ronan : Mia a déclaré que Ronan (alors Satchel) pourrait être le fils de Frank Sinatra, mais Allen pense que c’est le sien, bien qu’il ne le saura jamais avec certitude. Mia n’a pas mis son nom sur le certificat de naissance, malgré la présence d’Allen à l’accouchement.
- La découverte des photos : La relation avec Soon-Yi a commencé lors du tournage de Maris et Femmes. Allen a pris des photos érotiques de Soon-Yi et, par inadvertance (« un klutz »), en a laissé certaines sur la cheminée. Mia Farrow les a découvertes lors d’une visite à l’appartement d’Allen, un événement qui a déclenché le scandale.
- Les accusations de Mia Farrow : Mia a accusé Allen d’avoir violé Soon-Yi (affirmation fausse selon Allen) puis d’avoir agressé sexuellement Dylan. Allen affirme que Mia a « coaché » Dylan pour qu’elle invente son témoignage, une accusation étayée par les témoignages de Moses et des enquêtes officielles. Dylan a même été filmée nue par Mia, un enregistrement utilisé pour nuire à Allen.
- Les enquêtes et leurs conclusions : Deux enquêtes approfondies, menées par la clinique des abus sexuels sur enfants de l’hôpital de Yale-New Haven et par le département de la protection de l’enfance de l’État de New York, ont conclu à l’absence de preuves d’agression sexuelle et ont suggéré que Dylan avait été « coachée » par sa mère.
- La bataille pour la garde : Le juge Elliott Wilk, qui présidait l’audience de garde, a pris Allen en « grippe dès le premier regard », le présentant comme un « fourbe qui avait séduit sa fille ». Wilk est décédé d’une tumeur au cerveau peu après le procès, une ironie du sort pour Allen. Woody dénonce le parti pris du juge et son refus de prendre en compte les conclusions des enquêtes officielles.
- La réaction médiatique et professionnelle : La presse l’a « traîné dans la boue », des acteurs et actrices ont publiquement regretté d’avoir travaillé avec lui et fait don de leurs cachets. Amazon a rompu son contrat. Son film Un jour de pluie à New York n’est pas sorti aux États-Unis. Woody Allen compare cette période à l' »ère des fripouilles » du maccarthysme, où beaucoup se sont tus par peur ou opportunisme.
- Les soutiens : Certains ont eu le courage de le défendre publiquement, comme Alec Baldwin, Javier Bardem, Blake Lively, Scarlett Johansson, Joy Behar, Wally Shawn, les frères Hamill (Peter et Dennis), Ray Liotta, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Jude Law, Isabelle Huppert, Pedro Almodóvar et Alan Alda. Bob Weide, documentariste, a fait des recherches approfondies et a « dénoncé l’imposture ». Ses ex-compagnes (Harlene, Diane Keaton, Louise, Stacey) l’ont soutenu, estimant qu’elles connaissaient « ses possibles penchants pédophiles » et les démentaient implicitement.
- Sa perspective : Allen affirme son innocence, refusant de transiger ou d’acheter le silence. Il s’est concentré sur son travail et sa vie personnelle, laissant la vérité faire son chemin. Il attribue la réaction du public et des médias à leur désir de croire à un mensonge ou à une vieille rancœur. Sa misanthropie l’a aidé à traverser cette épreuve.
4. La Vie après la Tempête : Amour, Art et Réflexions finales 💖🧐
Malgré la tempête médiatique et personnelle, Woody Allen a continué de créer, trouvant le bonheur et la stabilité avec Soon-Yi.
4.1. Le Bonheur retrouvé avec Soon-Yi 💑✨
- Une relation solide : La relation avec Soon-Yi, née de la passion, a mené à « de nombreuses années de bonheur et à la création d’une famille heureuse ». Allen souligne que Soon-Yi n’était pas l’être « sans cervelle » que sa mère décrivait, mais une jeune femme « brillante, élégante, fabuleuse ».
- Un mariage pragmatique et romantique : Ils se sont mariés en 1997 à Venise, en secret. La raison principale était pragmatique : assurer la protection financière de Soon-Yi en raison de sa différence d’âge. Mais le mariage fut « très romantique ». La nouvelle a fuité presque immédiatement après la cérémonie.
- Une répartition des rôles inattendue : Allen révèle que c’est Soon-Yi qui a une « imposante et très puissante personnalité » et qui « décide des choses qui comptent dans notre vie, comme l’endroit où nous vivons, combien nous avons d’enfants, les amis que nous voyons, l’argent que nous dépensons ». Il est celui qui reçoit de l’argent de poche. Il loue sa capacité à gérer le foyer, élever les enfants et planifier les activités.
- La libération de Soon-Yi : Allen considère que le plus satisfaisant de ses accomplissements est d’avoir « pu libérer Soon-Yi d’une affreuse situation, de lui avoir donné l’occasion de s’épanouir ».
4.2. Une Carrière inépuisable et des Réflexions Profondes 🎥🤔
Woody Allen a continué à réaliser un film par an, expérimentant différents genres et thèmes.
- Continuité de la production : Il a réalisé des films en Europe, notamment à Londres (Match Point, Scoop, Le Rêve de Cassandre), Paris (Minuit à Paris), et Rome (To Rome with Love). Il apprécie le fait que ces pays le financent sans poser de questions ni intervenir dans son travail.
- Collaborations fructueuses : Il a travaillé avec de nombreux acteurs talentueux comme Scarlett Johansson (« sexuellement radioactive »), Colin Farrell, Ewan McGregor, Hugh Jackman, Sally Hawkins. Plus récemment, Emma Stone (« une vraie star du cinéma »), Joaquin Phoenix, Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Timothée Chalamet.
- L’expérience de la réalisation : Il déteste les aspects techniques du cinéma, ne s’y connaissant pas plus en éclairage ou prise de vues qu’à ses débuts. Il se décrit comme « paresseux, [manquant] de discipline ». Son processus créatif implique de noter des idées, de les laisser mûrir, et de se forcer à écrire même sans inspiration, comme un moyen d’échapper au monde. Il préfère l’écriture à la réalisation, qu’il trouve « un dur labeur physique ».
- Indifférence aux récompenses et aux critiques : Il a toujours refusé de lire les critiques ou de participer aux cérémonies de récompenses, qu’il considère comme un « cirque ». Il estime que l’art ne devrait pas être en compétition. Il ne se soucie pas de sa réputation.
- Thèmes récurrents : La magie est un thème important dans ses films, un « seul espoir pour l’humanité » selon lui.
- Auto-évaluation : Allen se décrit comme un « artiste de seconde zone », un « schlemiel ». Son plus grand regret est de n’avoir « jamais réalisé un seul grand film » malgré les ressources. Il a eu « de la veine ».
- Héritage : Il se montre indifférent à ce que l’on retiendra de lui après sa mort, qu’il soit « cinéaste ou pédophile ». Il ne croit pas en l’au-delà et préfère « continuer à vivre dans [son] appartement » plutôt que dans les esprits du public.
Conclusion : Un Artiste Complexe, une Vie transparente 💡🤔
L’autobiographie de Woody Allen, « Soit dit en passant », offre un portrait nuancé et souvent paradoxal de l’artiste. À travers ses anecdotes, ses réflexions et ses confessions, Allen se révèle comme un homme hanté par l’absurdité de l’existence, profondément marqué par ses origines modestes, ses échecs amoureux et les accusations qui ont entaché sa réputation.
Malgré son succès mondial, il reste un « perpétuel insatisfait », un « illettré et peu soucieux d’érudition » qui se décrit comme un « nul » au saxophone et un réalisateur manquant de discipline. Sa vie est un mélange « d’erreurs stupides rachetées par la chance ». Il insiste sur son innocence face aux accusations, étayée par des enquêtes officielles. Il met en lumière la force et l’intelligence de Soon-Yi, qui est devenue la pierre angulaire de sa vie.
Cet ouvrage est un témoignage fascinant sur la résilience artistique et personnelle, où l’humour, même dans les moments les plus sombres, reste une forme de survie. Woody Allen ne cherche pas à se glorifier, mais à offrir sa version des faits, avec une lucidité désarmante qui invite le lecteur à se forger sa propre opinion sur un artiste dont l’œuvre et la vie ne cessent de provoquer la conversation.