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On vous vole votre attention de Johann Hari

Posted on mai 25, 2025mai 26, 2025 By jeansaistrop76@gmail.com Aucun commentaire sur On vous vole votre attention de Johann Hari

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Sommaire

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  • On vous vole votre attention : Pourquoi sommes-nous si distraits et comment riposter ? 🧠📱
    • L’auteur et son approche : Journalisme d’investigation au cœur de la crise de l’attention 🕵️‍♂️
    • La crise de l’attention : Un phénomène réel et mesurable 📉
      • L’accélération : Un phénomène qui ne date pas d’Internet 🕰️
    • Comment nous consommons l’information : Écrans vs. Papier 📖💻
    • L’économie de l’attention : Comment les technologies sont conçues pour nous capter 🎣💰
      • Le scroll infini : Supprimer le choix pour prolonger l’engagement 🖱️➡️
      • Les notifications : Des déclencheurs constants 🔔
      • Les algorithmes : Priorité à la colère et à l’extrême pour capter l’attention 😡🔥
    • Solutions : Au-delà de la responsabilité individuelle 🙏🌍
      • Quelles sont les autres causes systémiques ? 🤔
      • Reprendre le contrôle : L’Attention Rebellion ✨✊
    • Conclusion : Un appel à l’action collective pour notre attention retrouvée ✨

On vous vole votre attention : Pourquoi sommes-nous si distraits et comment riposter ? 🧠📱

L’attention est devenue une ressource précieuse, si précieuse qu’on a l’impression qu’elle nous échappe constamment. Johann Hari, écrivain et journaliste renommé, explore cette crise dans son livre percutant, « On vous vole votre attention ! Pourquoi vous ne pouvez plus rester concentré et comment y remédier ». Loin d’être un simple manuel de développement personnel, cet ouvrage s’appuie sur une recherche approfondie et des interviews de nombreux experts pour révéler que la perte de notre capacité de concentration n’est pas un échec personnel, mais un enjeu systémique.

Dans ce résumé et cette analyse, nous allons explorer les causes profondes de cette distraction généralisée telles que décrites dans les extraits, les mécanismes mis en place par les technologies pour capter notre attention, et les pistes pour la reconquérir, à la fois individuellement et collectivement.

L’auteur et son approche : Journalisme d’investigation au cœur de la crise de l’attention 🕵️‍♂️

Johann Hari est un écrivain et journaliste dont le travail a été publié dans de grands médias internationaux comme le New York Times, Le Monde ou The Guardian. Ses conférences TED ont cumulé des millions de vues, et ses écrits ont reçu l’éloge de personnalités variées. Pour « On vous vole votre attention ! », Hari a adopté une démarche de journaliste d’investigation. Il a lu une immense quantité d’études scientifiques et a ensuite interviewé les chercheurs qu’il jugeait les plus pertinents.

Il s’est entretenu avec des neuroscientifiques, des sociologues, des éducateurs, des spécialistes des technologies, et d’autres experts ayant étudié l’attention et les raisons de son déclin. L’auteur se positionne non pas comme un expert en soi, mais comme un journaliste qui consulte, teste et explique les connaissances de ces spécialistes. Il s’appuie également sur ses propres expériences pour illustrer ce qu’il a appris.

L’une des forces de son approche, soulignée par la préface d’Alexandre Dana, est sa capacité à faire le lien constant entre les enjeux individuels et les enjeux collectifs. Cette intersection est, selon le livre, l’endroit où réside l’espoir d’un changement profond.

La crise de l’attention : Un phénomène réel et mesurable 📉

La question initiale qui a motivé une vaste étude scientifique en Europe, impliquant le chercheur Sune Lehmann, était de savoir si notre capacité d’attention collective diminuait réellement. Pour y répondre, les chercheurs ont analysé diverses sources d’information.

La première source examinée fut Twitter, lancé en 2006. En analysant huit années de données (jusqu’en 2014), l’équipe a étudié combien de temps les gens discutaient d’un sujet donné sur la plateforme. Les résultats ont montré une nette diminution du temps de concentration collective sur un même sujet. En 2013, un sujet restait dans le Top 50 pendant 17,5 heures en moyenne. En 2016, cette durée était tombée à 11,9 heures.

Face à ce constat, les chercheurs ont vérifié si ce phénomène était propre à Twitter. Ils ont analysé d’autres ensembles de données :

  • Les recherches sur Google (taux de focalisation sur un sujet).
  • Les ventes de billets de cinéma (durée pendant laquelle les spectateurs continuent d’aller voir un film après sa sortie).
  • Reddit (durée de vie des sujets sur la plateforme).

Toutes ces analyses ont convergé vers la même conclusion : notre concentration collective sur un sujet précis a diminué au fil du temps. La seule exception notable était Wikipédia, où le niveau d’attention sur un sujet restait stable. Selon Sune Lehmann, dans « chaque système » étudié, la tendance est à l' »accélération ». Le pic de popularité d’un sujet est atteint plus rapidement, et son déclin est également plus rapide.

L’accélération : Un phénomène qui ne date pas d’Internet 🕰️

La découverte la plus déterminante fut de remonter le temps. En analysant des millions de livres numérisés par Google Books, datant de 1880 à aujourd’hui, les chercheurs ont utilisé une méthode mathématique (détection de n-grammes) pour suivre l’apparition et la disparition de nouvelles expressions et sujets. Cela a permis de voir combien de temps les gens des générations précédentes discutaient d’un sujet nouveau.

Les résultats étaient remarquablement similaires à ceux observés sur Twitter. D’une décennie à l’autre, pendant plus de 130 ans, les thèmes sont apparus et ont disparu de plus en plus vite. Cela a conduit Sune Lehmann à conclure que ce phénomène est « bien réel » et qu' »quelque chose change ». La baisse de la concentration collective n’a pas commencé avec l’avènement du web; elle était déjà à l’œuvre pendant la vie des parents et grands-parents de l’auteur. Cependant, Internet a « rapidement accéléré cette tendance ».

Sune Lehmann a comparé la surabondance d’informations modernes à boire de l’eau « d’une lance à eau – avec un débit bien trop fort ». Nous sommes « aspergés d’informations ». Cette accélération constante a un coût, car les choses qui demandent de la profondeur – l’attention, le temps, l’énergie, l’engagement – en souffrent. Nous subissons un « épuisement plus rapide de nos ressources d’attention« .

Comment nous consommons l’information : Écrans vs. Papier 📖💻

La manière dont nous lisons et consommons l’information a un impact direct sur notre attention. Anne Mangen, professeure de lettres en Norvège, a étudié ce sujet pendant vingt ans. Ses recherches montrent que la lecture de livres nous entraîne à une lecture « linéaire et concentrée » sur une seule chose pendant longtemps. En revanche, la lecture sur écran nous entraîne à lire « différemment – en sautant précipitamment » d’une chose à l’autre. Nous sommes « plus susceptibles de lire en diagonale » sur les écrans.

Anne Mangen a mené des études où des participants lisaient des informations soit sur papier, soit sur écran, puis répondaient à des questions. Les résultats ont systématiquement démontré que les individus comprennent et mémorisent moins bien les informations lues sur écran. Ce phénomène est étayé par 54 études différentes et est appelé l' »infériorité de l’écran« . L’écart de compréhension est même significatif chez les jeunes enfants.

L’idée que le « média est le message » est pertinente ici. Le format d’information lui-même nous apprend quelque chose sur le monde et sur la manière de penser.

  • La télévision suggère que le monde est rapide, superficiel, basé sur les apparences et simultané.
  • Twitter, peu importe l’utilisateur, véhicule des messages implicites : ne pas se concentrer trop longtemps sur une chose; le monde se comprend en posts courts (280 caractères) et rapides; l’approbation immédiate (likes, retweets) est ce qui compte le plus. Tweeter signifie adhérer à ces postulats.
  • Facebook suggère que le but de la vie est d’être exposé, de montrer des moments forts retouchés, et que l’approbation des autres est primordiale.

L’auteur estime que ces messages implicites des réseaux sociaux sont faux. La réalité est complexe, nécessite une concentration soutenue, une réflexion lente. L’approbation des autres n’indique pas la vérité. En revanche, les messages véhiculés par le média du livre semblent vrais pour l’auteur; ils stimulent les « meilleurs aspects de la nature humaine ». Lire des livres nourrit, tandis que passer beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, même avec du succès (likes, followers), laisse un sentiment de vide et de malheur.

Raymond Mar, professeur de psychologie, étudie l’impact de la lecture de fiction. Ses recherches suggèrent que lire de la fiction renforce notre empathie. L’effet des réseaux sociaux sur l’empathie est un domaine scientifique encore jeune et débattu, mais il est clair que ces plateformes nous font quelque chose.

L’économie de l’attention : Comment les technologies sont conçues pour nous capter 🎣💰

Pour comprendre pourquoi notre attention est volée, il est crucial d’analir le modèle économique des grandes entreprises technologiques, en particulier les réseaux sociaux. Tristan Harris, ancien stratège de Google devenu critique des dérives (et connu pour le documentaire « The Social Dilemma »), et Aza Raskin, cocréateur du « scroll infini », expliquent ce modèle.

Leur rémunération vient de deux sources principales :

  1. La publicité : Plus vous passez de temps sur un site, plus vous voyez de publicités, et plus l’entreprise gagne d’argent. C’est la raison évidente pour laquelle les entreprises veulent maximiser votre temps d’écran.
  2. La collecte de données : Chaque action en ligne – message, statut, recherche – est analysée, triée et conservée pour construire un « profil publicitaire » de l’utilisateur. Ce profil détaillé est ensuite vendu aux annonceurs pour un ciblage précis. Aza Raskin utilise la métaphore de la « poupée vaudoue » qui est modelée à partir de toutes les données collectées sur vous (clics, détails de votre vie en ligne). Ce système est désigné par le terme de « capitalisme de surveillance« , introduit par la professeure Shoshana Zuboff.

Ce modèle économique crée une incitation fondamentale : maximiser le temps passé sur la plateforme, quitte à détourner l’attention de l’utilisateur de ses propres objectifs.

Le scroll infini : Supprimer le choix pour prolonger l’engagement 🖱️➡️

Aza Raskin, alors directeur de la création chez Firefox, a inventé le « scroll infini ». Auparavant, les sites web étaient paginés, obligeant l’utilisateur à faire un choix conscient de cliquer pour passer à la page suivante. Le scroll infini a supprimé ce choix. Quand vous arrivez en bas d’une page sur Facebook ou Twitter, la suite du contenu se charge automatiquement, sans fin.

Initialement, Aza pensait faciliter la vie des gens en rendant l’accès plus efficace. Mais il a rapidement constaté que les gens semblaient incapables de s’arrêter de scroller. Son invention, selon une estimation prudente, incite les utilisateurs à passer 50 % de temps supplémentaire sur des sites comme Twitter. Aza a calculé qu’en conséquence directe de son invention, l’équivalent de 200 000 vies humaines entières est passé chaque jour à scroller sur un écran.

Le scroll infini « s’empare de vos impulsions avant que votre cerveau ait le temps d’y réfléchir et de prendre une décision ». C’est un exemple concret de technologie conçue pour capter et retenir l’attention au-delà de l’intention initiale de l’utilisateur.

Les notifications : Des déclencheurs constants 🔔

Les notifications sont une autre technique de conception visant à maximiser l’engagement. Tristan Harris raconte comment, chez Google, un ingénieur a eu l’idée de faire vibrer les téléphones à chaque nouvel e-mail, une idée qui a rapidement été adoptée, augmentant la fréquence de consultation. Ces signaux insistants créent un sentiment d’importance et un besoin de répondre. Tristan Harris a proposé chez Google de regrouper les notifications (par exemple, une seule fois par jour) pour rendre le système moins intrusif, mais s’est heurté à la résistance de l’entreprise.

Les algorithmes : Priorité à la colère et à l’extrême pour capter l’attention 😡🔥

Ce qui s’affiche sur votre fil d’actualité ou dans vos recommandations n’est pas aléatoire; il est sélectionné par des algorithmes. Facebook et les autres entreprises pourraient utiliser des algorithmes pour montrer du contenu qui vous rend heureux ou qui vous informe, mais l’algorithme qu’ils utilisent est celui qui maximise l’engagement, c’est-à-dire qui capte le plus longtemps votre attention.

Cet objectif conduit l’algorithme à privilégier involontairement (du point de vue des créateurs, pas de l’effet) certains types de contenu. Il exploite notamment le « biais de négativité » humain, notre tendance à prêter plus attention aux informations négatives. Des études montrent que les contenus exprimant l’indignation morale ou utilisant des mots négatifs (comme « déteste », « attaque », « terrible ») génèrent plus d’engagement (retweets, likes, partages). Un algorithme cherchant à vous retenir choisira donc de vous scandaliser et de vous mettre en colère, car « plus la chose est rageante, plus elle est captivante ».

Cela a des conséquences importantes. Sur Twitter, les fake news circulent six fois plus vite que les vraies informations, et les articles mensongers ont surpassé les grandes enquêtes journalistiques lors de l’élection américaine de 2016.

Sur YouTube, l’algorithme de recommandation, cherchant à vous faire regarder toujours plus de vidéos, privilégie également le contenu choquant et extrême. Guillaume Chaslot, ancien ingénieur chez YouTube, a révélé comment le système, en partant d’une vidéo factuelle (comme un documentaire sur la Shoah ou le 11-Septembre), finit par recommander automatiquement des vidéos négationnistes ou conspirationnistes pour maintenir l’engagement. Ce n’est pas l’intention de l’algorithme (ou de YouTube) de promouvoir ces idées, mais c’est une conséquence de sa conception axée sur la maximisation du temps de visionnage. Tristan Harris a constaté que « peu importe le point de départ, on finit systématiquement sur des choses toujours plus folles ».

Ces algorithmes ne se contentent pas de capter notre attention individuelle; ils ont un impact sociétal. L’exposition constante à ce type de contenu radicalise les gens. Des études montrent que YouTube est un facteur majeur dans la radicalisation de nationalistes blancs et d’individus d’extrême droite. Tristan Harris va jusqu’à dire que le système de YouTube est une « usine à brebis galeuses », fabriquant des individus radicalisés.

L’auteur a vu cet impact au Brésil, où les algorithmes de YouTube et Facebook ont largement diffusé les propos extrémistes de Jair Bolsonaro, contribuant à son ascension politique. Les sympathisants de Bolsonaro ont même célébré sa victoire en scandant « Facebook! Facebook! ».

Les extraits listent six manières distinctes par lesquelles le système actuel nuit à notre attention :

  1. Il nous incite à passer d’un sujet à l’autre à la vitesse de l’éclair.
  2. Il nous encourage à la « lecture en diagonale » et rend les sujets complexes moins accessibles.
  3. Il nous traque et nous manipule, utilisant les données pour cibler nos faiblesses et nous injecter le contenu le plus susceptible de nous retenir.
  4. Il nous met souvent en colère à cause des algorithmes qui propagent du contenu suscitant l’indignation.
  5. Il diffuse de fausses informations plus rapidement que les vraies.
  6. Il promeut du contenu de plus en plus extrême, radicalisant les utilisateurs.

Solutions : Au-delà de la responsabilité individuelle 🙏🌍

Face à cette crise, la question se pose : où se situe la responsabilité et que peut-on faire ? Nir Eyal, auteur du livre « Hooked » (accroc), adopté par de nombreuses entreprises technologiques pour créer des produits qui ancrent des habitudes, met l’accent sur la responsabilité individuelle. Il enseigne comment créer des « déclencheurs internes » pour inciter les utilisateurs à revenir. Son approche suggère que nous pouvons surmonter la distraction en identifiant nos propres déclencheurs (comme l’ennui ou le stress) et en utilisant des techniques comme le « préengagement » (s’engager à l’avance à éviter une habitude, comme dans L’Odyssée). Les téléphones offrent des outils pour suivre le temps d’écran ou bloquer les notifications.

Cependant, d’autres experts, et l’auteur lui-même, estiment que blâmer uniquement l’individu pour sa distraction revient à ignorer les forces systémiques puissantes qui sont à l’œuvre. Ronald Purser, professeur, affirme que cette approche « détourne l’attention des causes sociales du stress » et se transforme en « stigmatisation de la victime », suggérant que le problème vient de nous, et non du système. Nir Eyal gagne sa vie en promouvant un modèle qui « rend accroc » et manipule, ce qui rend problématique qu’il propose ensuite des solutions axées uniquement sur l’individu.

Le débat entre Tristan Harris et Nir Eyal illustre cette tension. Alors que Nir Eyal cite des études pour minimiser l’impact négatif de plateformes comme YouTube (suggérant par exemple un léger effet déradicalisant dans certaines conditions de test), Tristan Harris et d’autres chercheurs contestent ces résultats et soulignent les preuves massives de radicalisation.

Ce qui a achevé de convaincre l’auteur que le problème est systémique est la divulgation de documents internes de Facebook en 2020. L’équipe de scientifiques de Facebook, nommée « Common Ground », a étudié ses propres algorithmes et a conclu que, s’ils n’étaient pas freinés, ils continueraient à exploiter « l’attrait du cerveau humain pour la division » et exposerait les utilisateurs à « du contenu toujours plus clivant dans le but de capter leur attention ». Une autre équipe a découvert que 64 % des personnes rejoignant des groupes extrémistes l’ont fait grâce aux recommandations de Facebook. Les propres chercheurs de Facebook ont averti que « Nos systèmes de recommandation alimentent le problème ».

La conclusion de l’équipe était claire : Facebook devait abandonner son modèle économique actuel basé sur la croissance, adopter une stratégie « anticroissance », et décider de ne pas « détruire le monde ». La réponse des dirigeants de Facebook ? Ils ont balayé ces conclusions d’un revers de la main.

Cela démontre que les entreprises ne se restreindront pas d’elles-mêmes. Leurs motivations économiques sont trop fortement liées à la capture maximale de notre attention, même si cela a des conséquences toxiques. Dire à Google ou Facebook de moins détourner l’attention, c’est comme dire à une compagnie pétrolière de ne pas forer.

Quelles sont les autres causes systémiques ? 🤔

Le livre mentionne brièvement d’autres facteurs contribuant à la crise de l’attention qui sont également systémiques.

  • Le manque de sommeil et une alimentation très excitante.
  • Le stress chronique et l’insécurité, en particulier l’insécurité financière. Les travaux de Sendhil Mullainathan montrent que la rareté (le manque de ressources comme le temps ou l’argent) absorbe tellement notre capacité mentale qu’il nous en reste moins pour le reste, nous rendant « irrémédiablement plus stupides » et moins concentrés. Une étude en Finlande a montré qu’un revenu universel de base pouvait améliorer la concentration en réduisant l’hypervigilance liée à l’insécurité.
  • La pollution environnementale, notamment les nanoparticules présentes dans l’air, qui pourraient être neurotoxiques et liées à des maladies neurodégénératives.
  • Les expériences de l’enfance, comme les relations précoces avec les aidants. Les travaux d’Alan Sroufe suggèrent que les problèmes d’attention/hyperactivité ne sont pas principalement génétiques (contre l’idée de « 75 à 80% » de responsabilité génétique souvent citée, que l’auteur juge « erronée et mal comprise » par certains scientifiques), mais davantage liés à ces expériences précoces et à la capacité de l’enfant à se sentir en sécurité.

Ces facteurs soulignent que la crise de l’attention est multifacette et profondément enracinée dans notre société.

Reprendre le contrôle : L’Attention Rebellion ✨✊

Puisque les solutions purement individuelles sont insuffisantes face à des forces systémiques aussi puissantes, le livre appelle à une action collective, une « Attention Rebellion« .

Techniquement, il serait simple de rendre les réseaux sociaux moins nuisibles pour notre attention. Tristan Harris et Aza Raskin affirment que redessiner les principales plateformes n’est « pas difficile sur le plan technique ».

  • Facebook pourrait envoyer les notifications par lots une seule fois par jour au lieu de façon constante. Cela éviterait d’être constamment interrompu et de recevoir une « drogue comportementale au goutte-à-goutte ».
  • Le scroll infini pourrait être supprimé, redonnant à l’utilisateur le choix conscient de continuer à naviguer.
  • Les plateformes pourraient supprimer les moteurs de recommandation qui promeuvent le contenu le plus clivant et radicalisant. Tristan Harris suggère à YouTube de « Le supprimer. Ils peuvent le faire en un claquement de doigts. ».

Au lieu de capter notre attention pour la vendre, les réseaux sociaux pourraient être conçus pour comprendre nos intentions et nous aider à atteindre nos objectifs. Une version de Facebook axée sur le fait d’aider les amis à se rencontrer physiquement serait simple à coder et populaire auprès des utilisateurs, mais va à l’encontre du modèle économique actuel qui veut maximiser le temps d’écran.

Le changement nécessite de modifier les incitations financières des entreprises technologiques. Cela pourrait passer par des modèles basés sur l’abonnement, la nationalisation ou d’autres structures qui ne dépendent pas de la capture maximale de l’attention. Cela pourrait aussi impliquer une réglementation plus forte des entreprises technologiques. L’auteur estime que les risques de ne pas réglementer sont bien plus grands que les risques d’une réglementation mal ciblée.

L’idée d’une « Attention Rebellion » consiste à lutter sur le terrain pour exposer la crise et encourager les gens à rejoindre le mouvement. Tout comme dans d’autres combats sociaux (comme la guerre contre la drogue), un pessimisme généralisé peut exister, mais l’action est possible et nécessaire.

Conclusion : Un appel à l’action collective pour notre attention retrouvée ✨

« On vous vole votre attention ! » n’est pas un livre qui offre une solution simple d’autodéveloppement. Il révèle que la crise de l’attention est un problème systémique complexe, alimenté par le modèle économique du capitalisme de surveillance, les choix de conception des technologies, et d’autres facteurs sociaux et environnementaux.

Si des actions individuelles (comme celles suggérées par Nir Eyal) peuvent aider à la marge, elles ne suffiront pas à nous sortir de cette crise généralisée. Les extraits montrent de manière convaincante que les entreprises technologiques, motivées par le profit, ne changeront pas d’elles-mêmes leurs pratiques nuisibles.

La solution réside dans un changement au niveau collectif et systémique. Cela implique de lutter pour modifier le modèle économique et la conception des technologies, afin qu’elles servent nos intentions plutôt que de nous manipuler pour capter notre attention. C’est un combat pour reprendre le contrôle d’une ressource essentielle à notre bien-être individuel et à la santé de nos sociétés.

L’ouvrage est un avertissement profondément documenté, suivi d’un appel inspirant à l’action pour gagner la « guerre contre la distraction ». La crise de l’attention est d’origine humaine, et sa solution peut l’être aussi, à condition d’être déterminés à nous battre pour cela.

Points Clés à Retenir :

  • La crise de l’attention est réelle et s’accélère, comme le montrent les études sur le déclin de la durée de vie des sujets populaires.
  • La lecture sur écran favorise une lecture superficielle et diminue la compréhension par rapport à la lecture papier.
  • Le modèle économique des grandes technologies (capitalisme de surveillance) est basé sur la capture et la vente de notre attention via la publicité et les données.
  • Des conceptions comme le scroll infini et les notifications constantes sont délibérément conçues pour maximiser l’engagement.
  • Les algorithmes privilégient le contenu négatif et extrême pour maintenir l’attention, contribuant à la polarisation et à la radicalisation.
  • Les solutions purement individuelles sont insuffisantes face à ces forces systémiques.
  • Les entreprises technologiques sont conscientes des effets nocifs mais ne sont pas incitées à changer leur modèle économique.
  • Un changement systémique est nécessaire, incluant la modification des modèles économiques et la refonte des plateformes.
  • D’autres facteurs comme le stress, l’insécurité, la pollution et les expériences précoces contribuent également à la crise.

L’espoir réside dans la compréhension de ces enjeux collectifs et la volonté de les affronter ensemble.


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