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La Meute – Enquête sur LFI et Jean-Luc Mélenchon

Posted on mai 16, 2025mai 17, 2025 By jeansaistrop76@gmail.com Aucun commentaire sur La Meute – Enquête sur LFI et Jean-Luc Mélenchon

Les liens pour vous procurer les différentes versions

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Absolument ! Voici un article structuré, basé exclusivement sur les extraits fournis, pour résumer et analyser l’ouvrage « La Meute ».


Sommaire

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  • La Meute : Plongée au Cœur du Système Mélenchon et de La France insoumise 🔥
    • LFI : Un Mouvement Pas Comme les Autres 🧐
    • Jean-Luc Mélenchon : Le Chef, l’Homme, l’Obsession de 2027 👤🎯
    • Les Pratiques Internes : Purges, Violences et Contrôle 💥🔒
    • Questions Financières et Campagnes : Opacité et Favoritisme ? 💰❓
    • Controverses Idéologiques et Positionnement 🌍🗣️
    • La Gestion des Violences Sexistes et Sexuelles 😠✋
    • La Conquête du Pouvoir à Tout Prix ? 🏆❓

La Meute : Plongée au Cœur du Système Mélenchon et de La France insoumise 🔥

Le livre « La Meute : Enquête sur La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon », écrit par Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, offre une exploration approfondie des rouages internes du mouvement politique La France insoumise (LFI). Fruit de plus de deux ans d’enquête et basé sur les témoignages de plus de 200 témoins ainsi que des centaines de pages de documents confidentiels et d’échanges écrits, l’ouvrage se présente comme une tentative de révéler « l’envers du décor » de LFI.

Les auteurs, Charlotte Belaïch, journaliste politique chez Libération, et Olivier Pérou, passé par L’Express et ayant rejoint le service politique du Monde en 2025, sont des spécialistes des partis de gauche. Ils décrivent leur démarche comme une immersion « sous les radars » pour collecter des informations auprès de militants, d’anciens cadres, de ceux qui ont été « violemment chassés » ou se sont « évanouis sans bruit », et même de ceux qui, restant à l’intérieur, doutent.

Dès la présentation, le ton est donné : l’enquête met en lumière des « pratiques sidérantes » telles que des menaces, du harcèlement, des purges, une dérive idéologique, des propos antisémites, des violences sexistes et sexuelles, et un financement nébuleux. Pour les auteurs, il semble que « tous les moyens semblent bons pour conquérir le pouvoir » pour Jean-Luc Mélenchon.

Conscients que leur travail serait l’objet d’une « vague de décrédibilisation », les auteurs anticipent les attaques, déjà entamées avant la parution par Jean-Luc Mélenchon lui-même, les accusant de « fabriquer des citations » ou de « nier le génocide à Gaza ». Ils mentionnent également la disqualification probable de leurs sources, présentées comme des « vengeurs, pétris de rancœurs ». Par précaution, ils ont d’ailleurs disparu des réseaux sociaux, connaissant la « violence insoumise » qui peut s’y exercer.

LFI : Un Mouvement Pas Comme les Autres 🧐

Au cœur de l’ouvrage, la thèse centrale est claire : LFI « n’est pas un parti politique comme les autres ». Les auteurs ne parlent pas ici des simples « coups de colère d’un homme autoritaire », mais d’un système de « domination, de soumission », d’une « emprise » plutôt que de discipline. L’adhésion y serait supplantée par une « interdiction de douter », les controverses politiques remplacées par une « guerre numérique organisée, assumée, encouragée ». Les problématiques internes ne seraient pas de simples « querelles d’appareil », mais révéleraient un rapport où la démocratie est considérée comme « secondaire ».

Même les « maladresses sur l’importation du conflit israélo-palestinien ou sur l’antisémitisme » sont interprétées non pas comme des erreurs, mais comme l’expression d’une « ambition qui dévore tout, quitte à abîmer la République et ses valeurs ».

L’accès au mouvement est simple (« Quelques clics et le tour est joué »). Une adresse e-mail et un code postal suffisent pour être « insoumis ». Le nombre d’inscrits revendiqué est très élevé (442 245 en janvier 2025), mais ce chiffre, selon Manuel Bompard, n’inclut pas que les gens actifs. D’autres cercles sont comptabilisés, comme les militants actifs inscrits dans des groupes d’action (103 045) ou les votants à la dernière assemblée représentative (68 586). Bompard se rassure en affirmant que « La réalité du mouvement, c’est tous ces chiffres » et que le mouvement « grossit et progresse ».

Cependant, l’enquête dépeint une organisation où l’on « vote peu ou pas ». Les débats structurants des partis traditionnels sont remplacés par des discussions sur Telegram. C’est via cette messagerie que « les mots d’ordre et autres consignes sont donnés aux élus et aux militants ». Ceux qui osent ouvrir un débat critique sont « vite recadrés, souvent violemment ». L’exclusion y prend la forme d’un simple retrait des groupes, comme être « débranché » de Matrix. Mélenchon lui-même aurait expliqué à Julien Dray que cela lui permettait de « contrôler » et qu’il dirigeait « comme ça », en montrant son téléphone. Les proches surveillent les discussions, et la présence de Mélenchon incite les participants à faire du « lèche-botte ».

Malgré cela, Manuel Bompard affirme que le mouvement n’a « jamais été figé » et qu’il est en « réflexion permanente », cherchant à « inventer une forme d’organisation qui ne soit pas un parti politique traditionnel ». Pour lui, les débats sur la démocratie sont « un vieux débat, vieux comme le monde », souvent « instrumentalisés » par les opposants.

Jean-Luc Mélenchon : Le Chef, l’Homme, l’Obsession de 2027 👤🎯

Le livre dépeint Jean-Luc Mélenchon comme la figure centrale et incontournable du mouvement. L’organisation se « confond avec son créateur ». Son pari, celui de quitter le PS en 2008, est considéré comme gagné.

Son obsession principale est la présidentielle. Il n’y a « d’autre élection qui compte à ses yeux ». 2027 est dans sa « ligne de mire ». Il aurait déjà anticipé l’élection, envoyant un courrier aux maires en janvier 2025 via Manuel Bompard, engageant les élus à parrainer une candidature insoumise, sans mentionner l’union de la gauche ou le Nouveau Front populaire, mais « Rien que La France insoumise ». En mars 2024, il présentait déjà les européennes non pas comme une élection européenne, mais comme « le premier tour de l’élection présidentielle de 2027 ». Il a même volé la vedette à la tête de liste, Manon Aubry, lors d’un meeting, relançant la métaphore de la « tortue sagace » de 2022 pour préparer 2027.

Après trois échecs au premier tour des présidentielles (2012, 2017, 2022), malgré une progression constante, le sentiment de « vertige » en pleine bataille est évoqué, notamment en 2012 où les sondages le voyaient potentiellement « troisième homme ». Après l’élection de 2022, il a trouvé une « nouvelle bataille à mener » pour rester au centre de l’attention en appelant à l’élire Premier ministre.

Mélenchon est décrit comme ayant un « ego pareil » à nul autre, selon Claude Germon, avec qui il a eu une collaboration fusionnelle. Il ne tolère que l’« admiration totale ». Celui qui doute « trahit ». Il n’admet jamais d’erreurs et lit les mauvais sondages à son avantage. Certains comparent cette dérive à celle du régime soviétique, où la peur pousse à l’autocensure et à l’écriture de faux rapports qui confortent le pouvoir, jusqu’à l’effondrement. L’« incapacité à accepter autre chose que la soumission individuelle » est soulignée.

Au quotidien, il surveille de près l’engagement des militants et cadres, notamment sur les réseaux sociaux. La « politique du retweet » est « cardinale ». Ne pas retweeter suffisamment entraîne des reproches, et les réseaux sociaux sont scrutés. Militer à LFI implique un rapport particulier au chef : il faut le soutenir, le « liker » et le relayer. Mélenchon aurait dit à Sophie Camard : « Les militants sont mes bras et mes jambes, et moi je suis la tête. Je n’ai besoin de personne pour penser ». La « rétribution militante » se fait par les « retweets » et « likes » des cadres, plus la récompense est proche de Mélenchon, plus elle rend fier.

L’homme est décrit comme imprévisible et violent. Un ancien proche le dit même « fou ». Il envoie souvent tard le soir des messages d’insultes « remplis de fautes d’orthographe », auxquels il vaut mieux ne pas répondre pour éviter que cela ne dégénère. Des exemples concrets de ces messages sont donnés, ciblant Marine Tondelier (« Je vais te mettre la dose que tu mérites »), Catherine Tricot (« Petite intellectuelle jaune »), ou Pierre-François Grond.

La violence ne se limite pas aux mots. Un ancien garde du corps, Georges Kuzmanovic, raconte avoir reçu un « coup de genou dans les couilles » de Mélenchon lors d’une fête de l’Huma en 2011, car il tentait de le retenir d’aller à la rencontre d’un groupe de jeunes.

Pour « assagir » l’image de Mélenchon en 2017, un système de « sas de décompression » a été mis en place, où un proche était toujours à côté pour l’exfiltrer et « recevoir lui-même la foudre ». L’objectif était de « ne pas jeter d’huile sur le feu ».

Mélenchon a une capacité extraordinaire à faire évoluer sa pensée pour l’ajuster à ses calculs électoraux. Il aurait dit que le peuple est un « tableau noir qui s’efface au bout de six mois », les électeurs étant des « oublieux ». Pour les journalistes, jugés « plus stupides encore », le délai serait de trois mois.

L’ouvrage évoque aussi un sentiment d’insécurité chez Mélenchon. Il aurait confié à Jérôme Guedj : « Si on me retrouve suicidé, ben ce n’est pas vrai, hein ! Je ne veux pas mourir ». Après avoir été suivi et filmé, il aurait envoyé un message à des camarades, les appelant à la prudence, affirmant que « L’épreuve ne fait que commencer ».

Les Pratiques Internes : Purges, Violences et Contrôle 💥🔒

Les dynamiques internes de LFI sont dépeintes comme un système où la loyauté absolue et la soumission au chef sont primordiales, au détriment de la démocratie interne et du débat.

Dès 2019, des « purges » ont lieu, écartant des figures « historiques » du mouvement. François Cocq, un « compagnon de route », a appris son exclusion par un tweet de Mélenchon. La raison invoquée : il exprimait ses doutes sur la stratégie post-2017 (abandon de la ligne populiste pour se réancrer à gauche et cibler les banlieues). Hélène Franco, une « amie de jeunesse », a été écartée avec un simple « Adieu ». Ces départs ont été accompagnés d’échanges « très durs », Mélenchon accusant de « trahison ».

Charlotte Girard, qui a alerté sur le « fonctionnement » de LFI, notamment le manque de moyens de ne pas être d’accord et la difficulté pour les militants de s’approprier et contester les raisonnements, a également été évincée. Le récit de la « traîtrise » s’est mis en place. Georges Kuzmanovic raconte que « Quelques critiques sur le fonctionnement et clac, il coupe la tête ». Un message de Mélenchon à Girard, jugé d’une « rare violence », est encore chuchoté : « Delap [François Delapierre] aurait honte de toi ».

Après ces purges, seules les « courtisans » resteraient. Manuel Bompard est décrit comme un « suiveur », « incapable de s’opposer », qui a « toujours tout fait pour faire partie des fidèles ». Selon Leïla Chaibi, « Manu, il vendrait sa mère, sa sœur et sa meuf pour Jean-Luc ! ».

L’absence de démocratie interne est présentée comme ayant mené à des « dérives ». Des figures comme Alexis Corbière et Danielle Simonnet reconnaissent une part de responsabilité, ayant cru que « la victoire idéologique de la gauche de rupture était le plus important » et que les règles démocratiques « viendraient plus tard ». L’influence de la pensée de Léon Trotski, selon laquelle « les moyens sont organiquement subordonnés à la fin », y compris la « terreur révolutionnaire », est évoquée comme une source d’inspiration pour justifier que « l’objectif justifiait une parenthèse démocratique ».

Certains cadres sont décrits comme imitant Mélenchon, de parfaites « petites copies conformes », transformés en « robots ». L’exaltation de la victoire (« Vous êtes l’avenir de la nation ! »), même quand tout indique le contraire, est cultivée. L’idée d’« héroïsme politique » est agitée, donnant aux jeunes cadres l’impression d’un « destin politique ».

La « start-up Mélenchon » est un lieu où les gens sont « interchangeables ». Les départs ne sont pas regrettés, ceux qui s’en vont sont jugés « trop fragiles ». L’armée numérique joue un rôle crucial. Ceux qui quittent le mouvement reçoivent un « torrent d’insultes », souvent plus violent que les attaques de l’extrême droite. Bastien Parisot est identifié comme le responsable des campagnes numériques, dirigeant une équipe qui relaie les insoumis et attaque les ennemis. Il utiliserait une boucle Telegram surnommée « la liste des 100 trolls » pour donner des mots d’ordre et lancer des « assauts ». L’existence de faux comptes est également notée (« Il y a cette culture du faux compte à LFI »). Les militants savent ce qu’il faut faire pour « satisfaire le chef », même sans ordre explicite.

La violence se diffuse aussi « en interne ». Les boucles Telegram servent à traquer les « ennemis de l’intérieur ». Les « frondeurs », comme Alexis Corbière et Raquel Garrido, ont été « vilipendés » et traités de « traîtres ». Un message interne du député Ugo Bernalicis illustre cette violence : « Alors les relous ? On fait les victimes (…) Vous me filez encore plus la gerbe (…) Si faut transformer ce slogan en ‘Virons-les’, j’y suis prêt ». Les cibles des attaques changent : après Garrido, Ruffin, après Ruffin, Autain. Clémentine Autain, pourtant proche de Mélenchon depuis longtemps, est devenue une « ennemie ». Ses interventions critiques sur la stratégie ou la communication sont attaquées par d’autres députés, l’accusant de « sabotage » ou de « planter notre campagne européenne ».

Sébastien Delogu est présenté comme le « militant par excellence » pour Mélenchon, dévoué « corps et âme au chef ». Il se dépeint lui-même comme un « idolâtre » et est surnommé le « Benalla de Mélenchon » à Marseille. Il est accusé de s’arranger avec la réalité et de se moquer des règles. Une altercation est rapportée avec sa suppléante, Farida Hamadi, qui l’accuse de l’avoir menacée (« Si t’enlèves pas ton post, on te fait la peau ») après qu’elle a témoigné contre lui sur Facebook.

Le sort de ceux qui « trahissent le chef » est l’éviction. Sophie Camard, qui a osé prendre de la distance pour les municipales à Marseille, s’est vu dire par Mélenchon : « Tu es ma deuxième Charlotte Girard », la surnommant « Lucifer ». Ses lieutenants l’auraient menacée : « Ta carrière politique est terminée ». Elle a subi un « harcèlement en ligne » qui a cessé seulement après qu’elle a envoyé un message procédurier via un avocat. François Ruffin a également subi des attaques pour ses critiques sur la stratégie, accusé de reprendre les « éléments de langage du Rassemblement national ». Malgré sa volonté initiale d’être candidat à la présidentielle, il a douté face à la difficulté, et « Mélenchon a gagné cette bataille ».

Questions Financières et Campagnes : Opacité et Favoritisme ? 💰❓

L’ouvrage soulève des questions sur le financement et l’organisation des campagnes, en particulier celle de 2017, à travers l’association L’Ère du peuple. Cette association, qui porte le nom d’un livre de Mélenchon, est décrite comme sa « tanière de candidat ». Son organigramme ne comprend que des « proches de confiance » comme Bastien Lachaud (trésorier) et Mathilde Panot (secrétaire), qui occupent également des fonctions au sein de LFI.

L’association a facturé à la campagne du candidat diverses prestations (location de salles, conseils en communication, gestion de site internet, etc.). La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) se serait interrogée sur d’éventuelles « majorations », et la justice soupçonnerait ces prestations d’être « surfacturées ».

L’association L’Ère du peuple a réalisé des marges en refacturant au candidat les fiches de paie de Mathilde Panot et Bastien Lachaud, tous deux salariés de l’association. D’autres lieutenants ont facturé des honoraires à la campagne via des sociétés qu’ils ont créées, parfois juste avant et mises en sommeil après, ou réactivées pour 2022 et 2027. Alexis Corbière a touché 28 700 € d’honoraires pour ses services de porte-parole. Christian Marre, le secrétaire général de la campagne, a créé une société pour facturer ses « services au candidat dont il s’occupait au jour le jour ».

Cette pratique d’avoir recours à des sociétés pour facturer des services, permettant d’exonérer des cotisations sociales, est qualifiée de « pas illégale » mais « étonnante » pour un homme de gauche, Mélenchon ayant par le passé dénoncé le statut d’auto-entrepreneur comme de l' »auto-esclavage » et une « arnaque de première grandeur ». Au total, plus de 170 000 euros d’honoraires auraient été versés par l’association de financement du candidat aux sociétés des lieutenants.

Sophia Chikirou et son entreprise Mediascop sont au cœur de ces questions. Mediascop a été engagée par Mélenchon, alors député européen, dès juin 2016, en tant que « prestataire de services ». Un contrat de quelques mois avec une avance de 10 000 euros, payée non pas par Mélenchon mais par Polag, une autre association mélenchoniste. L’argent était destiné à Mélenchon mais l’association Polag, dont l’objet est similaire à L’Ère du peuple et qui vit modestement des cotisations et des droits d’auteur de Mélenchon, aurait été « poussée à verser l’avance ».

En février 2018, les révélations sur les dépenses de campagne de Mélenchon, dont Sophia Chikirou a été la principale communicante, ont créé l’émoi et intéressé la justice. Face à ces interrogations, Sophia Chikirou aurait cherché à faire du Média, qu’elle a fondé, une plateforme médiatique pour sa défense. Une émission a été organisée avec le journaliste à l’origine des révélations, Sylvain Tronchet, avec un objectif « à peine feint » de le mettre en difficulté et d’affaiblir son enquête. Gérard Miller, co-fondateur du Média, s’y est plié.

Controverses Idéologiques et Positionnement 🌍🗣️

Le livre analyse l’évolution idéologique de LFI et de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur des sujets sensibles comme la laïcité, l’antisémitisme et les relations internationales.

Après l’échec de 2017, Mélenchon aurait abandonné l’idée de convaincre les « fâchés pas fachos » qui votent RN pour se réancrer à gauche, convaincu que les voix manquantes se trouvaient dans les banlieues. Cette réorientation s’accompagne d’un nouveau vocabulaire, parlant désormais d' »islamophobie », un mot qu’il avait auparavant contesté, défendant le droit à la critique des religions. Le face-à-face avec l’extrême droite l’aurait poussé à « choisir un camp ».

Cette évolution est illustrée par des changements de position apparents. Mélenchon aurait par le passé montré du doigt une femme portant un tchador à la police et se serait moqué des « gauchistes » qui dissertaient sur le décolonialisme, affirmant que les pays colonisés avaient des routes et des hôpitaux « grâce à nous ». Pourtant, il a intégré l’écologie et d’autres « luttes longtemps dites périphériques » à sa matrice politique. Sa capacité de « mutation » est jugée « extraordinaire ».

Un exemple récent de tension sur ces sujets est la circulation en interne d’une tribune qualifiant la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école de « raciste et d’islamophobe ». Jean-Luc Mélenchon a clos la discussion en interne, refusant de signer le texte et appelant à ne pas en faire de polémique publique, menaçant de supprimer la liste Telegram si un mot sortait.

Le livre suggère une « mise à jour idéologique » liée à la recherche d’un « réservoir d’énergie » et de voix dans les quartiers populaires, qui représentent une « manne électorale sans commune mesure » par rapport aux Juifs dans le pays. La « théorie du Che » et « la nécessité d’une alliance stratégique avec les islamistes », théorisé par Chris Harman et dont serait issue Danièle Obono, députée LFI, sont mentionnées comme des influences possibles. Houria Bouteldja, fondatrice des Indigènes de la République (mouvement critiqué pour sa vision racialiste), se félicitait en 2022 d’avoir Mélenchon comme « butin de guerre », un ancien « laïcard de dingue » qui aurait « fait un choix ».

Les positions de LFI sur le conflit israélo-palestinien sont une source majeure de controverses. Le communiqué initial du 7 octobre 2023 est critiqué pour son manque de condamnation explicite des actions du Hamas, se contentant de déplorer les « morts israéliens et palestiniens ». Certains, en interne, jugent qu’ils sont « pro-Hamas » plutôt que simplement « pro-Palestine ». Sophia Chikirou a partagé un texte louant un « martyr » du Hamas après l’élimination de son chef.

Des figures mises en avant comme Rima Hassan, eurodéputée élue en 2024, ont multiplié les déclarations polémiques sans être condamnées en interne. Ses propos incluent la scansion du slogan « From the river to the sea », jugé contradictoire avec la position officielle du mouvement, la diffusion d’une fake news sur des prisonniers palestiniens, et des citations controversées de Frantz Fanon. Elle a également voté contre une résolution réclamant la libération de l’écrivain Boualem Sansal, arrêté en Algérie, la justifiant en invoquant l’article du Code pénal algérien. Rima Hassan est décrite comme très proche de David Guiraud et Taha Bouhafs. Bouhafs se vante d’avoir « fait changer d’avis Jean-Luc sur la question » et d’avoir remporté une « bataille politique interne » sur ce sujet.

L’ouvrage met en avant des propos considérés comme antisémites au sein de LFI. Jean-Luc Mélenchon a qualifié la marche contre l’antisémitisme de « soutien inconditionnel au massacre », assimilant les Juifs français à la politique israélienne. Il a accusé Jérôme Guedj d’être « ambigu sur le conflit », un « signe dans son milieu de fanatisme », terme également utilisé pour la journaliste Ruth Elkrief. Des proches de Mélenchon se souviennent de réflexions troublantes, comme « Toi et les tiens » adressé à une militante juive, ou d’entendre parler du « lobby dont on ne doit pas dire le nom ». Mélenchon aurait qualifié la coautrice, Charlotte Belaïch, d' »agent du Likoud » après un article sur le fossé entre les Juifs et lui. Il aurait également dit de Raquel Garrido qu’elle était « super, le seul problème, c’est qu’elle est extrêmement naïve sur l’influence de la communauté juive en France ». Pour les auteurs, il s’agit du début de la « dieudonnisation » de Mélenchon, l’intériorisation de sa propre diabolisation, au moment où il cible l’électorat musulman. L’ouvrage affirme que LFI n’a pas hésité à utiliser un « antisionisme teinté d’antisémitisme » pour réaliser une « fusion politique et électorale » avec la jeunesse et les quartiers populaires.

Une affiche de LFI montrant Cyril Hanouna avec des traits caricaturaux, accusée de reprendre les codes de l' »imagerie nazie », a également provoqué une crise, même en interne.

Concernant les relations internationales, le livre note une « mansuétude » de Mélenchon à l’égard des régimes russe et chinois, expliquée par son aversion pour les États-Unis (« l’impérialisme américain comme principal danger ») et sa « haine, assumée, de l’Allemagne » (« les Boches », « le poison allemand »). Il a adopté les éléments de langage russes sur l’Ukraine, dénonçant les « néonazis » et les « milices fascistes » à Kiev, et semblant même souhaiter la « désagrégation de ce pays [l’Ukraine] qui a tant de mal à en être un » en 2015. Cette position « roucoule aux oreilles du Kremlin ».

Une tentative de financement russe de la campagne de Mélenchon en 2017 est rapportée. Un agent du renseignement militaire russe (GRU), Sergueï Solomasov, aurait rencontré le conseiller de Mélenchon, Georges Kuzmanovic, en 2016 et proposé 500 000 euros en cash pour « aider » le candidat. L’offre, faite en présence d’un troisième homme anonyme et avec un brouilleur de téléphone ostensiblement posé sur la table, a été refusée par Kuzmanovic. Informé, Mélenchon aurait dit : « T’as bien fait de refuser. On n’a pas besoin de ça ».

La Gestion des Violences Sexistes et Sexuelles 😠✋

Le livre aborde également la gestion des accusations de violences sexistes et sexuelles au sein du mouvement, un sujet délicat et souvent controversé.

Malgré la mise en place d’un Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS), son efficacité est questionnée. Amandine Fouillard, qui avait tenté d’établir cette cellule en 2017, raconte s’être heurtée à la direction dès qu’elle a évoqué le cas d’Éric Coquerel. Elle a été déchue de ses fonctions peu après. Selon elle, « tout le monde est au courant de son comportement [celui de Coquerel] mais les témoins s’envolent ». Il est dit que David Guiraud, ancien collaborateur de Coquerel, « veille minutieusement à éviter les mises en cause embarrassantes », allant jusqu’à montrer d’autres échanges anodins pour « décrédibiliser » les témoignages potentiels.

L’ouvrage mentionne plusieurs cas spécifiques :

  • Taha Bouhafs : Accusé de « faits supposés de violences sexuelles » par une ex-petite amie en mai 2022, peu avant les législatives. Une militante féministe avait alerté sur des violences psychologiques et des faits pouvant être caractérisés de viol. Le CVSS a été saisi, l’affaire est remontée à la direction, y compris Mélenchon. Sa candidature a été suspendue, et on lui a demandé de la retirer. Officiellement, le mouvement a présenté son retrait comme un renoncement face au harcèlement raciste qu’il subissait, dénoncé par Mélenchon et d’autres insoumis. Le livre affirme que l’argument du racisme était un « paravent pour masquer la véritable raison ».
  • Hugo Prevost : Député exclu en octobre 2024 pour des « faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales », antérieurs à son élection. Le mouvement s’est félicité de sa réactivité, mais l’ouvrage note que les accusations pesaient sur lui et étaient connues de « dizaines de personnes » dans le microcosme militant de gauche. Il avait été investi « en toute connaissance de cause ».
  • Éric Coquerel : Des accusations de « comportement » pèseraient sur lui depuis des années. Les témoins, souvent de jeunes militantes « qui arrivent et repartent », sont difficiles à retrouver. Le message implicite donné aux militantes serait qu' »on est une grande famille et qu’il faut rester soudés ».
  • Thomas Portes : Plusieurs militantes communistes ont gardé un « souvenir douloureux » de lui, le décrivant comme « oppressant ». Shirley Wirden raconte son insistance « toujours plus pressant » par de multiples canaux en 2014, allant jusqu’à avoir « peur ».

Le cas d’Adrien Quatennens est particulièrement détaillé [65 et suiv.]. Présenté comme le « favori du chef » et un « répétiteur » du « mélenchonisme », il était perçu comme un « dauphin ». Après les révélations et sa reconnaissance des faits de violences conjugales (« gifle »), la direction a d’abord gardé le silence. Jean-Luc Mélenchon lui a ensuite apporté un « soutien sans faille » publiquement, dénonçant la « malveillance policière », le « voyeurisme médiatique » et les réseaux sociaux. Il a salué sa « dignité et son courage », lui exprimant sa « confiance et [son] affection », « Sans un mot pour la victime ». Le livre s’interroge sur les motivations de ce soutien : protection du « clan », du « mouvement », ou conviction sincère ?. Il a été demandé aux autres insoumis de « faire front pour protéger l’ami, le camarade, le mouvement – et ainsi Mélenchon – sous le feu des critiques en interne ».

Adrien Quatennens est décrit comme un militant « sacrificiel », pour qui la vie affective ne pouvait pas prendre le dessus sur la « bataille politique ». Des proches s’étaient inquiétés de sa situation personnelle, le prévenant qu’il allait « tout faire exploser » en raison d’une autre relation. Sophia Chikirou, qui « l’adore », l’a aidé à préparer une « contre-offensive » médiatique. Elle l’a défendu sur Twitter, se focalisant sur « le couple d’amis qu’on aime » et « le dirigeant politique Adrien Quatennens qu’on admire », sans « un mot de compassion pour l’épouse giflée ».

Lorsque les députés LFI ont décidé de suspendre Quatennens pour quatre mois, c’était « contre l’avis de Jean-Luc Mélenchon ». Après deux interviews du député, un millier de militants et sympathisants ont signé une tribune dans Le Monde pour dénoncer la « si courte peine » et demander son exclusion, y voyant une trahison du programme féministe. Les signataires de cette tribune ont été « fichés » dans un document interne de cinq pages listant leurs noms, affiliations, « antécédents politiques », publications sur les réseaux, proches, et agrémenté de photos.

La loyauté semble la seule chose qui compte. Des figures majeures peuvent tomber, d’autres les remplaceront.

La Conquête du Pouvoir à Tout Prix ? 🏆❓

En conclusion, l’ouvrage « La Meute » dresse le portrait d’un mouvement, La France insoumise, intimement lié à son créateur, Jean-Luc Mélenchon. Il s’agirait moins d’un parti politique traditionnel que d’un système de domination et d’emprise, où la démocratie interne est secondaire.

Le livre explore l’obsession présidentielle de Mélenchon, ses méthodes de contrôle strict via le numérique et la surveillance, et les purges qui écartent ceux qui doutent ou critiquent. La violence, verbale et parfois physique, semble être une composante de son rapport aux autres.

Les pratiques financières de campagne, impliquant des associations proches et des refacturations via des sociétés de lieutenants, soulèvent des questions sur l’opacité et d’éventuelles surfacturations.

Les évolutions idéologiques sont présentées comme stratégiques, notamment le virage vers un discours plus identitaire et la focalisation sur les quartiers populaires après 2017. Les positions sur le conflit israélo-palestinien et les accusations d’antisémitisme sont abordées en profondeur. Les sympathies affichées pour des régimes autoritaires et l’aversion pour les démocraties occidentales sont également soulignées.

Enfin, le livre critique la gestion des accusations de violences sexistes et sexuelles, pointant un CVSS aux limites et la tendance à protéger les figures du mouvement, notamment Adrien Quatennens, au détriment des victimes.

Le cynisme et l’obsession de la tactique sont décrits comme dominant LFI, où « la fin justifie tout ». Cependant, cette stratégie de radicalisation pour solidifier le socle électoral des quartiers populaires et de la jeunesse aboutirait paradoxalement à un épaississement du « plafond de verre » et à une diminution des perspectives de victoire électorale à l’échelle nationale. L’ouvrage se termine sur la notion d’un « cycle de l’histoire de la gauche » qui touche à sa fin.


Note : Cet article est basé exclusivement sur les informations contenues dans les extraits fournis et ne prétend pas couvrir l’intégralité de l’ouvrage « La Meute ». Les citations et les faits rapportés proviennent directement de ces sources.

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